Les armes du Kobudo

Le bâton long – bo jutsu

© 2016 karété Club Tremblay-en-France

© 2016 – Karaté Tremblay – Démos Bo Jutsu (Bâton Long)

Appelé également « Konpo » à Okinawa ou « Kombô » au Japon, il s’agit d’un bâton en chêne, néflier, arec ou kuba (espèce de palmier).

Ce sont des arbres solides, originaires de la zone subtropicale d’Okinawa.

 Le milieu du est plus épais ; il va en s’amincissant aux extrémités. Ces extrémités plus effilées lui donnent une forme plus pénétrante. Sa taille usuelle est de 6 pieds (1,83 m) appelé aussi Rokkushakubo (rokku = 6, shaku = mesure proche du pied). Il existe d’autres longueurs. Le bô le plus long mesure 13 pieds (près de 4 m), c’est le Bajobô (Bô de cheval).

 De toutes les armes, le bâton est le plus vieux compagnon de l’homme. Depuis les temps anciens le Bô s’emploie comme objet indispensable à la vie quotidienne, sans distinction de classes (paysans, marchands, artisans, guerriers, moines). L’art du Bô est né de son usage. De fait, les techniques et les katas sont particulièrement nombreux en comparaison des autres armes. C’est l’arme de base du Kobudo, celle que l’on étudie en premier car son maniement apprend à coordonner les mouvements du corps avec ceux de l’arme. Les pratiquants commencent par le Bô et le travaillent toute leur vie.

 La technique du Bô d’Okinawa est très différente de celle des samouraïs (Kombô) ; elle est plus sobre et plus rapide

Tridents – Sai

 Le Sai est un trident métallique . Il ressemble à une dague, mais la lame n’est pas tranchante : elle est conique, de section cylindrique ou octogonale. Son extrémité pointue sert à piquer, soit lors d’une frappe soit en le lançant. La longueur de la lame doit permettre la protection de l’avant-bras tout entier.

 La poignée est entourée d’une corde ou d’un bandeau torsadé (en tissu ou en cuir) pour assurer une meilleure saisie.

La garde, de forme très particulière, est destinée, tout en protégeant la main, à dévier ou bloquer une attaque de sabre ou de Bô ; elle permettait même de casser les lames de sabre des samouraïs. Ses extrémités pointues permettaient de contre-attaquer en frappant avec un mouvement de poignet.

Le Sai, qui Saïest relativement lourd (près d’un kilogramme), doit être bien équilibré pour en faciliter son maniement.

Le Sai s’utilise généralement par paire. Avec une arme dans chaque main, il est possible d’exécuter une technique de défense avec l’une et une attaque avec l’autre. Un troisième Sai pouvait être passé à la ceinture. Il servait au lancer ou pour remplacer un Sai brisé au cours d’un engagement.

Les katas « Matayoshi no Sai dai ni » et « Chinbaru no Sai » s’exécutent avec trois Sai, le troisième Sai étant placé dans le dos pour le premier kata et devant pour le second.

Cette arme fut introduite par des militaires chinois, à l’époque où les échanges commerciaux avec la Chine étaient en plein essor à Okinawa. Ce sont les policiers, les « Chikusaji », qui portaient et utilisaient cet arme pour maintenir l’ordre public.

L’étude du Sai implique un important travail des poignets en torsion, lequel nécessite des exercices de musculation et d’assouplissement spécifiques.

Dans la progression du Kobudo, le Sai est la deuxième arme étudiée.

 Tunkuwa – Tonfa

Cette arme, plus connue sous le nom chinois de Tonfa, fut inventée en s’inspirant du Tunguwa, littéralement « ustensile avec lequel on prend une marmite ».

Fabriqué généralement en chêne, bois dur et résistant, le Tunkuwa mesure environ 50 cm de long et est de section cylindrique, carrée ou trapézoïdale. Sa longueur doit permettre la protection deTunkuwa – Tonfa 1 l’avant-bras tout entier, lorsqu’on le tient par la poignée. Cette dernière est cylindrique et sa longueur doit correspondre à la largeur de la paume.

 

Tunkuwa-Tonfa

Tunkuwa de différentes tailles et de différentes sections. Le modèle de gauche est la version moderne dont sont équipés certains policiers ou agents de sécurité. Le Tunkuwa, tel qu’il est pratiqué à Okinawa, s’utilise par paire. Avec une arme dans chaque main, il est possible d’exécuter une technique de défense avec l’une et une attaque avec l’autre.

Dans certains pays, comme les USA et la France, des policiers et des agents de sécurité sont équipés d’un Tonfa moderne. Celui-ci est plus long, et son maniement différent (à gauche sur la photo ci-dessus). L’étude du Tunkuwa demande une grande souplesse et une grande agilité des poignets.

De plus, pour maintenir fermement le Tunkuwa le long de l’avant-bras, le pratiquant doit exercer une tension quasi permanente dans le poignet. Après un entraînement de plusieurs heures, il n’est pas rare d’avoir des crampes. Dans la progression du Kobudo, le Tunkuwa est la troisième arme étudiée.

Nunchaku

C’est certainement l’arme Okinawaïenne la plus célèbre. Appelée également « Sosetsukon ». Il s’agit, dans sa forme originale, de deux bâtons très courts (1 à 2 pieds) reliés par une corde.
Celle-ci, à l’origine en crin de cheval ou en paille de riz tressée, était, dans certains cas, remplacée par une chaîne pour pouvoir résister à une arme tranchante.

Comme pour le Sai et le Tunkuwa, la longueur des branches du Nunchaku doit permettre la protection de l’avant-bras tout entier. La longueur de la corde ou de la chaîne pouvait varier de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres selon l’utilisation (combat ou pour l’enrouler autour des pattes d’un cheval). Pour les Nunchaku modernes, la distance entre les 2 bâtons (corde tendue) correspond à la largeur de la main.

Nunchaku

Cette distance doit être respectée assez précisément, sous peine de difficultés dans le maniement si elle est trop courte ou, à l’inverse, si elle est trop longue, d’engendrer des mouvements dangereux pour le pratiquant. Certains modéles de Nunchaku ont leurs bâtons légèrement évasés ou bien comportent un lest à chaque extémité libre ; ceci pour en augmenter l’inertie, au détriment de la vitesse.

On n’en connaît pas précisément l’origine : fléau pour le battage du riz ou mors de cheval. On dit également qu’après l’invasion du seigneur Shimazu, le Nunchaku fut inventé en s’inspirant d’un instrument servant à écorcer les musas.

Cette arme pouvait facilement être dissimulée sous les vêtements. Elle était utilisée principalement par les femmes. Le principe de maniement du Nunchaku est basé sur la vitesse et la force centrifuge. C’est une arme à la fois très technique et dangereuse à manier. C’est pour cela que c’est la quatrième arme étudiée dans la progression du Kobudo traditionnel d’Okinawa.

 Kama – faucilles

Instrument agricole, le Kama est la faucille des paysans. Cet outil est utilisé tel quel, sans modification. Le manche en bois a une longueur de 30 cm environ. La lame, en acier, est légèrement courbe et perpendiculaire au manche.

Kama

Le Kama est utilisé par paire. Les techniques consistent à bloquer puis piquer, transpercer ou couper. Il existe deux utilisations particulières des Kama : la faucille à chaîne (Manri Kigusari Kama) inventée dans l’île principale du Japon ; sa pratique avait pour but d’attaquer l’adversaire en brandissant un poids attaché à l’autre extrémité de la chaîne, et l’art d’Okinawa où le manche est relié au poignet à l’aide d’une longue ficelle ou une lanière, enroulée autour de celui-ci ; ce qui permettait d’atteindre l’adversaire à distance en effectuant de grands mouvements circulaires. Le Kama était récupéré ensuite en le faisant tourner rapidement autour du poignet, pour réenrouler la ficelle.

Timbe Seiryuto

Le Timbe est un bouclier fait à l’origine avec une carapace de tortue, mais on en trouve réalisés en acier ou en aluminium (plus léger). Dans ce dernier cas le diamètre est d’environ 45 cm.

Carapace de tortue - Timbe

Dans la partie interne du Timbe sont fixées une poignée, en bois, et une lanière, pour passer le bras. Le Seiryuto est une machette. Le manche est en bois et la lame en acier. Sa longueur est de 60 cm. Ces deux armes sont utilisées conjointement. Le Timbe est tenu de la main gauche (pour un droitier). Il sert non seulement à se protéger mais également à frapper ou pousser l’adversaire, voire même Timbe Seiryuto – Bouclier et machette 3effectuer unTimbe Seiryutoe roulade vers l’avant pour esquiver un coup ou surprendre l’ennemi. Cette dernière technique est enseignée.  Seiryuto est tenu de l’autre main. Dans la progression du Kobudo traditionnel d’Okinawa, le Timbe, avec le Seiryuto, sont la dixième arme étudiée ; qui n’est enseignée qu’à partir du 4ème Dan.


Kue
KueLe Kue est un instrument agricole :

C’est la houe avec laquelle les paysans grattent la terre. Elle n’a pas été transformée. Elle est utilisée telle quelle.

Le maniement de cette arme est difficile ; non seulement à cause de son poids mais surtout à cause de son important déséquilibre.

Elle n’est étudiée qu’à partir du 5ème Dan. C’est la onzième arme dans la progression du Kobudo traditionnel d’Okinawa.

Kobudo : Historique                                                                                 Kobudo : Les passages de grades

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